Le plus grand jardin japonais d’Europe est en France
Pas besoin de traverser la planète pour s’immerger dans l’esthétique zen du Japon : le plus vaste jardin japonais d’Europe se trouve en plein cœur de la France. Ce lieu de sérénité mêle traditions ancestrales, paysages inspirés de l’ère Edo et un patrimoine végétal exceptionnel.
Un chef-d’œuvre japonais… au cœur du Maine-et-Loire
À Maulévrier, petite commune du Maine-et-Loire, s’étend un parc unique en Europe : près de 30 hectares dédiés à l’art des jardins japonais. Plus de 600 variétés de plantes y cohabitent, ponctuées de constructions traditionnelles inspirées de l’ère Edo et même d’un temple bouddhiste de style khmer. La rivière Moine traverse le site, offrant des points de vue changeants selon les saisons.
Ce lieu attire chaque année plus de 150 000 visiteurs, fascinés par ses arboretums d’azalées, de camélias, de rhododendrons, de ginkgos et de majestueux érables japonais.
Une histoire profondément liée à l’orientalisme
Initialement rattaché à une forteresse médiévale, le domaine devient en 1680 la propriété d’Édouard-François Colbert, officier du roi Louis XIV. Il y fait construire un nouveau château.
En 1895, l’industriel Eugène Bergère rachète la demeure et, avec son gendre l’architecte Alexandre Marcel — figure majeure de l’orientalisme — transforme le parc à l’anglaise en un paysage japonais complet.
S’inspirant des décors qu’il avait créés pour l’Exposition universelle de 1900, Marcel imagine un vaste ensemble paysager structuré, accompagné du chef jardinier Alphonse Duveau. Le couple Marcel/Bergère occupera les lieux jusqu’au milieu du XXᵉ siècle.
Du déclin à la renaissance publique
Après des décennies d’abandon et plusieurs propriétaires successifs, le domaine est racheté par la commune de Maulévrier en 1980 et classé comme site naturel. Une association de passionnés se mobilise ensuite pour restaurer ce patrimoine exceptionnel.
Le parc rouvre au public en juin 1985 et renoue avec l’essence des jardins japonais grâce à l’expertise d’enseignants horticoles venus de Tokyo et de Niigata.
Aujourd’hui, il propose des animations culturelles toute l’année dans un décor imprégné de spiritualité shintoïste — le temple et ses esprits protecteurs, les Kamis, y jouent un rôle central.
Labellisé « jardin remarquable » en 2004, le parc accueille depuis 2022 les locaux de l’Association européenne des jardins japonais.
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